- Investigations archéométriques sur fragments de verre trouvés pendant
les fouilles du palais de la Loggia du Priamar à Savone (1969-1989).
Par Guido GRENNI
Colloque organisé par le Museo dell'Arte Vetraria Altarese (MAV) et
l'Istituto per lo Studio del Vetro e dell'Arte Vetraria (ISVAV) le 8
octobre 2011, à 15 h 30 heures, au Musée de la Verrerie d'Art à Altare.
Notre Président et plusieurs autres membres de GenVerrE reçurent
l'invitation à y participer. En qualité de correspondant de
l'association pour l'Italie je suis retourné avec plaisir à Altare, à la
fois en tant que genverrier et descendant de maîtres-verriers d'Altare
où je me sens "a casa".
J'ai revu avec plaisir plusieurs vieilles connaissances, tels Mme Maria
BRONDI toujours dynamique et pleine d'idées et d'enthousiasme, M.
Anselmo MALLARINI, bibliothèque vivante sur l'histoire du verre et
d'Altare, Mme Linda SIRI, Conservatrice du MAV, M.et Mme Stefania et
Paolo GRENNI, M. TORTEROLO, et j'ai rencontré M. le Président de
l'ISVAV, l'ingénieur Carlo SAGGINI.
Le colloque se déroula en la salle des conférences de Villa Rosa,
véritable bijou de l'Art-Nouveau qui abrite le MAV. Je ferai seulement
un bref résumé de la communication, car le Dr. CAGNO nous a promis un
article sur les aspects techniques des analyses menées.
En guise de préambule à la recherche, il faut déplorer qu'aucune
synthèse globale incluant tous les aspects des recherches historiques et
scientifiques sur le verre ligurien n'a été menée à ce jour. Un « Corpus
» des collections des verres Ligures manque cruellement. Et pourtant la
Ligurie possède un très riche répertoire d'établissements verriers, dont
les jalons chronologiques les plus importants sont les verres romains
d'Albingaunum, les verres byzantins de Sant'Antonino di Perti (VI-VIIe
siècles) ceux du bas-Moyen-Age d'Altare dans la province de Savone, et
ceux de Masone et de Rossiglione dans les montagnes de Gênes.
M. Simone CAGNO de l'Université d'Anvers a exposé les résultats de ses
analyses effectuées à partir de fragments trouvés au Priamar, lesquels,
grâce aux techniques les plus modernes, ont dévoilé des intéressantes
découvertes sur l'histoire et la technologie du verre altarais. Ces
analyses ont été effectuées en collaboration avec le Centre Européen de
Archéométrie de l'Université de Liège, dans une approche
interdisciplinaire entre Universités Européennes.
Il est souhaitable que ces premières analyses effectuées sur des
morceaux de verre datables entre le IXe et le XVe siècle, représentent
seulement le début d'une recherche plus étendue qui, poursuivie de
manière structurée, ouvre des horizons plus vastes à la connaissance du
verre de Ligurie.
Plus en détail, l'étude de M.CAGNO représente le chaînon manquant dans
la mosaïque de l'histoire des origines du verre à Altare. En effet, des
nombreux fragments trouvés au Palais de la Loggia constituent la
première preuve archéologique d'une provenance altaraise, du fait de la
composition caractéristique des silicates utilisés dans la composition,
telle qu'elle a été mise en évidence par des fragments les plus anciens.
Ces analyses avaient été proposées pendant des années, à plusieurs
reprises par Mme Maria BRONDI, historienne du verre, et leurs résultats
nous démontrent que ses efforts répétés allaient en la bonne direction,
pour l'approfondissement de l'Histoire du verre en Ligurie et
particulièrement à Altare.
Le colloque a été enrichi par le Dr Anselmo MALLARINI qui, en complicité
avec le Dr. CAGNO, a présenté un bref historique du verre d'Altare. Il a
traité particulièrement de ses origines, confirmant que l'origine
bénédictine des débuts du travail du verre à Altare, est encore une des
plus réalistes, étant bien donné et reconnu par tous que ces abbayes ont
été partout des centres de polarisation des différents arts ; puis, il a
mentionné les productions altaristes à Liège, et des productions des
périodes nivernaises et orléanaises, où l'art des Altarais parvint à
l'apogée de sa splendeur.